Note d'ambiance après le conseil national.... viril mais correct !
Un conseil national du Parti socialiste, c'est tout à la fois sans surprise et tout de même assez étonnant.
Sans surprise car les orateurs se succèdent, toujours avec le même rituel, donnant chacun leur point de vue sur la situation.
Ce qui m'étonne toujours, c'est le brouhahha permanent qui accompagne les orateurs, lié au défilé permanent dans les couloirs. Il y a le "In" et le "off" comme on dit dans l'évènementiel.
Cela ressemble aussi à une grande réunion de famille avec une géographie où de salle où chacun se retrouve en fonction de ses affinités.
En l'absence de Gérard Collomb l'habituel animateur, c'est Jean-Marc Ayrault qui animait ce CN.
Il s'agissait de la première réunion de la "nomenklature" socialiste depuis les élections présidentielles.
La première oratrice est notre candidate. Le discours de Ségolène Royal est sobre et tourné vers l'avenir. J'ai été assez satisfait qu'elle reprenne la position que je défends sur la réforme du calendrier de la désignation interne de notre candidat à l'élection présidentielle. Pas encore dans l'analyse de son échec, elle a lancé un appel à la mobilisation pour les élections législatives. Pour ma part, j'ai trouvé qu'elle avait été mollement applaudi. A droite de la salle on retrouvait ses soutiens les plus vifs, à gauche, peu ou pas d'applaudissements. J'étais dans la partie la plus fraîche de la salle. Il est vrai que je m''étais assis au mileu des proches de Laurent Fabius et du NPS de Henri Emmanuelli. Bref un climat étrange, où la retenue était teintée de tristesse chez les uns, et d'amertume chez les autres.
Ensuite, nous avons eu un excellent discours de François Hollande sur l'analyse de la campagne de Nicolas Sarkozy et les raisons de son succès. François Hollande est vraiment un bon orateur et c'est toujours agréable de l'écouter. Mais nulle trace ce matin de l'humour qui caractérise habituellement ses interventions au sein du Parti. Plutôt de la gravité et de l'inquiètude. Normal, le premier secrétaire recevra comme autant de flèches invisibles, tous les discours appelant à la rénovation et ils furent nombreux. Dur pour celui qui est le premier secrétaire de notre parti depuis 10 ans !
Ensuite nous avons eu toute une série d"interventions de nos principaux leaders : Claude Bartolone, DSK, Henri Emmanuelli, Jean-luc Mélenchon, Vincent Peillon, Elisabeth Guigou, Arnaud Montebourg etc...
Mention particulière pour le discours de DSK qui a parlé de la nécessaire rénovation dans des termes que je partage "Le collectif, et puis le renouvellement. Qu’à droite, sur les écrans de télévision, dans les débats, les soirs du premier tour et du deuxième tour, il y a des hommes et des femmes qui ont de l’expérience politique et qu’on voit depuis un certain temps, c’est bien normal, mais il y en avait aussi d’autres, et pas chez nous. Donc ce renouvellement-là, de générations, de couleurs et tout ce qu’on veut, d’origines, il ne faut pas simplement qu’on en parle, il faut que les Français le voient. Et si les Français ne le voient jamais, on reste un parti de vieux croûtons. Et si, dans cinq ans, quand on sera au bout du mandat de Nicolas Sarkozy, dont j’espère qu’il sera le mandat unique, mais ce n’est pas garanti, ceux qu’on veut mettre en avant doivent avoir acquis un peu de notoriété auprès des Français et avoir une quarantaine d’années à l’époque, il faut qu’on les prenne aujourd’hui à trente-cinq ans et qu’on commence à les promouvoir. Si on ne le fait pas, on n’aura pas ensuite les hommes et les femmes dont on aura besoin à l’arrivée."
Il faudra bien que le Parti socialiste s'ouvre à la jeunesse et à la diversité comme a su le faire l'UMP. Rajeunir les cadres s'est aussi amener un nouveau langage et une façon contemporaine d'aborder un certain nombre de questions...
Enfin un discours d’Arnaud Montebourg, solide et lucide sur les limites de notre capacité de conviction dans une campagne marquée par l'opposition entre responsabilité individuelle et garanties collectives : "Nous n’avons pas été au clair et nous ne le sommes toujours pas, mais cela est notre travail, nous n’avons pas assez travaillé, c’est de notre responsabilité à tous, sur les questions de l’ampleur, de la quantité, du financement, et donc de la crédibilité de ces garanties collectives."
Si vous avez un peu de temps, je vous invite à lire les principaux discours qui sont archivés sur le blog http://discours.parti-socialiste.fr/
Mobilisons -nous aussi pour les élections législatives. Le temps du débat approfondi viendra. Pour ma part je souhaite qu'il soit viril, sincère mais correct. Dans l'esprit de la rénovation que nous appelons de nos voeux.