Nicolas Sarkozy l'hyper-président !

En confiant la charge suprême à Nicolas Sarkozy, les Français ont propulsé un hyper président à la tête de l'Etat.

Nous pouvons même nous interroger sur le sens des prochaines élections législatives, tant l'exécutif présidentiel et gouvernemental semble vouer à occuper l'ensemble de l'espace public dans les prochaines années.

Il me semble que la France fonce en réalité vers une regression démocratique sans précédent depuis le second empire !

- Un président qui se dote d'une administration surpuissante "à l"américaine" pour pouvoir chapeauter tous ses ministres.

- Un gouvernement vitrine, avec une ouverture en trompe l'oeil, sans cohérence politique puisqu"on retrouve pêle-mèle des anciens chiraquiens (Juppé, Darcos...), un ancien mitterrandiste (Kouchner) des sarkozystes (Hortefeux, Dati...), un ex-centriste (Morin), un ancien jospiniste (Besson), un proche de François Hollande (jp Jouyet) etc...

- Un parti du président, l'UMP, sans président et qui sera donc chargé de la post-communication de l'Elysée. Adieu le parti "populaire" : être adhérent de l'UMP, ce sera comme adhérer à un club de supporter.

- Des médias déjà soumis aux caprices du nouveau président, dont les liens avec le pouvoir sont quasi officiels : un proche de Nicolas Sarkozy prend une fonction de direction à TF1 ; des journalistes de presse écrite deviennent conseiller à l'Elysée. On attend avec inquiètude les nominations dans le service public.

Depuis le 6 mai, nous nous éloignons chaque jour de la République moderne pronée par Pierre Mendès-France : une véritable séparation des pouvoirs, un équilibre et un contrôle des pouvoirs, la participation des citoyens.

Demain sans doute, ce sera la justice qui sera reprise en main, avec une proche de Nicolas Sarkozy comme garde des Sceaux : Rachida Dati.

Enfin cerise sur le gateau, on nous promet une assemblée nationale "bleu horizon" avec une majorité absolue pour l'UMP.

J'en appelle donc aux françaises et aux français qui n'ont pas envie que tous les pouvoirs soient confisqués par un seul homme. Jamais l'omnipotence du "chef" de l'Etat n'a atteint un tel degrès. La 5ème République hyperprésidentielle est en marche !

A celles et ceux qui pensent que la démocratie a besoin de pluralisme et d'une véritable liberté d'expression. Mobilisez-vous à l'occasion des élections législatives et n'envoyez pas 400 godillots à l'assemblée nationale. Notre pays mérite mieux qu'une forme moderne de despotisme éclairé.

Comments

[Antoine]

Sans cohérence la nomination de Kouchner ? Je n'en suis pas si sur :

http://deconstruire.babylone.over-blog.org/

[JMG]

Dénoncer la concentration des pouvoirs c'est bien, proposer une autre voie c'est mieux. Ségolène Royal a fait campagne notamment pour une nouvelle république et il eût été judicieux de reprendre de mot d'ordre pour les législatives, mais voilà le mot d'ordre n'est pas repris, ce qui amplifie encore l'impression d'inutilité politique du PS dans la période présente, ce que je regrette...

[alexis]

Oui je suis bien d'accord il faut expliquer, démontrer plutôt que diaboliser. La réalité est cependant édifiante. Une analyse un peu systèmique permet de démontrer que tous les pouvoirs convergent vers Nicolas Sarkozy.
Et même si ce n'est pas la dictature, c'est un système de pouvoirs que nous devons combattre. Ce n'est pas parce que Sarkozy a été élu qu'il a raison !
L'impartialité de l'Etat devient une vaste plaisanterie quand tous les pouvoirs sont detenus entre quelques mains.
Le cumul des mandats, il y a belle lurette que les élus UMP s'assoient dessus.
Osons rappeler quelques principes élémentaires.

[JMG]

La diabolisation ne paye pas, aujourd'hui comme hier, durant la campagne. Il eût été plus intelligent politiquement, dans le cadre de la campagne des législatives, de reprendre certains thèmes, le cumul des mandats, l'impartialité de l'Etat, la transparence dans l'utilisation des fonds publics, seulement voilà...

[sophie]

certains français comprenent tout cela mais pour la plupart, les agitations de Sarko représentent un signe d'ouverture vers les autres formations politiques et d'efficacité sur le terrain.
Il est dur de tracter en ce moment ...