Discours d'Arnaud Montebourg à Fouras 2007

"Se mettre à l’écoute et à la recherche des convergences"

Disponible en ligne à l'adresse http://www.renover-maintenant.org/article.php3?id_article=

EXTRAIT : " Une élection imperdable ?

Je veux aussi écarter d’un sévère revers de main, ce que nous entendons de plus en plus, c’est une thèse qui est répandue par des camarades socialistes qui défendent l’idée que cette élection était imperdable.

Nous avons eu à connaître, socialistes de la Vème République, 9 élections présidentielles. Nous en avons gagné deux, c’est François Mitterrand qui nous les a fait gagner, l’une et l’autre, et nous en avons perdu deux plus particulièrement par l’élimination dès le premier tour : 1969 et 2002. Nous ne pouvons pas considérer que nous n’aurions aucun problème avec cette élection. Cette élection nous prend à rebours de toutes nos valeurs. Cette élection, avec l’intensification, le durcissement de la question toujours posée du charisme, du providentialisme, aujourd’hui scénarisée en omnipotence d’un homme à tout faire ou de la femme formidable, l’exceptionnalité française qui renvoie à la mythologie gaullienne, cela nous pose à nous qui sommes d’authentiques d’abord parlementaristes dans notre doctrine, démocrates dans notre pratique, mais également sincèrement imprégnés de la nécessité de délibérer ensemble pour prendre les décisions et mener le pays vers son destin. Lorsque nous sommes dans ce logiciel-là, il est évident que nous avons un désavantage stratégique considérable, par le fait même, par la nature des choses qu’il nous faut structurellement remonter à chaque élection. C’est un peu comme ces femmes devant la compétition des hommes qui nous disent que c’est toujours plus difficile pour une femme car elle a des preuves supplémentaires à faire. La gauche est exactement dans cette situation face à ce système : elle a toujours des preuves supplémentaires à faire."