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Enterrement de première classe pour la rénovation !

Un autre regard sur le conseil national du PS...

Alors que de nombreuses voix, dont Ségolène Royal, se sont élevées pour que la parole revienne rapidement aux militants, le Premier secrétaire a décidé d’un calendrier longggg... Pas de consultation des adhérents avant l’été 2008. Un calendrier dit « de travail », les mauvaises langues diront occupationnel.

Pourtant quand on écoute ce que disent les ténors, exception faites des rénovateurs, on se dit « Voilà ça y es la Parti socialiste va enfin se rénover ». Vous ne me croyez pas ? Lisez ci-dessous sur le blog, la motion adoptée à la quasi-unanimité, s’il vous plaît, par le Conseil national du Parti.

Vous y verrez parmi les innovations truculentes de notre Premier secrétaire, la mise en place prochaine d’une commission « Rénovation ». Voilà c’est simple la rénovation c’est simple comme la création d’une commission. Clémenceau disait: « quand on veut enterrer un problème, on crée une commission. » C’est d’une actualité cruelle dans notre Parti !

Pour le reste, les 2 grands principes politiques de la gouvernance Hollande du PS, emprunté au Président du conseil Henri Queuille, corrézien lui aussi, sont mis en œuvre scrupuleusement depuis 2002 :

Primo : "Je ne connais aucun problème qui résiste longtemps à l'absence d'une solution"
Deusio : "L'essentiel pour un politique n'est pas de régler les problèmes mais de faire taire ceux qui les posent".

Exemple ? En 2002, après l’échec du 21 avril, François Hollande lançait un processus de débat militant d’un an, pour patienter en attendant le congrès de Dijon en juin 2003.

En 2007, après l’échec du 6 mai, le premier secrétaire propose un calendrier de débat, jusqu’au prochain congrès en juin 2008. Retour vers le futur. La même méthode conduira-elle aux mêmes résultats ? « Il faut bien que tout change si nous voulons que rien ne change », dit le prince Salina alias Burt Lancaster dans « le Guépard » de Luchino Visconti. Nous y sommes camarades ! 

Un mot sur le climat de ce Conseil national : détestable. Plusieurs orateurs s’en prenaient vivement à l’ex candidate. La salle applaudissait et quand je faisais remarquer à un voisin fabusien que certains arguments étaient des caricatures grossières ou des raccourcis simplistes, je m’entendais répondre « du moment que c’est contre Ségolène, on s’en fout !».

Un court trait de lumière dans ce marasme : l’intervention brillante de Bertrand Delanoë, d’une grande qualité sur la forme et sur le fond. Mention spéciale à Gaëtan Gorce et Manuel Valls, venus dire que la direction sortante devait passer la main. Courageux.

Ce calendrier a un seul objectif : marginaliser Ségolène Royal et ses soutiens. Pendant un an, la parole officielle du PS va être monopolisée par celles et ceux qui n’ont jamais accepté le résultat de l’investiture du 16 novembre 2006. Bref, défaire les acquis de la campagne présidentielle et renvoyer la  rénovation aux oubliettes, ainsi va la vie du Parti socialiste. La rénovation, tel le monstre du Loch Ness, apparaît furtivement après chaque nouvelle défaite, pour être aussitôt enfouie au fond du lac.

Oui, nous avons besoin de discuter et de réfléchir aux causes de la défaite. Oui, la candidate porte une part de responsabilité dans cet échec. Mais au lieu de faire l’analyse avec elle, la direction du PS essaye de lui faire porter le chapeau de la défaite, à elle seule. La direction du  PS se trompe à nouveau. Comme en 2002. L’alliance improbable des éléphants s’est reconstituée spontanément. Retour vers le futur 2.

Gageons que cette « cette unité et ce rassemblement retrouvé» selon la prose solférinesque en vigueur, ne durera qu’un temps. Les éléphants se disputeront bientôt les dépouilles de notre malheureux parti.

Deux conseils à Ségolène Royal pour finir :

-         la politique de la chaise vide ne saurait tenir lieu de…politique. Elle doit jouer plus collectif et intervenir dans la vie interne du Parti. Sans perdre sa fraîcheur.

-         Elle doit aussi tendre la main à toutes celles et à tous ceux qui en ont assez de ce spectacle lamentable et de cet immobilisme mortifère. Que ce soit chez les amis de Laurent Fabius ou de DSK, il y a sûrement de gens intelligents qui comprenne que l’on ne peut pas faire « sans ». Pour les autres, rendez-vous au congrès.

Espérons que nos électeurs auront la patience d’attendre 2008 pour qu’il se passe enfin quelque chose de neuf au PS ! 

Comments

[François]

Je suis triste pour tous ceux que j'ai rencontré le premier mai, et qui avaient rejoint cette campagne avec un grand espoir et une grande énergie ! Je pense malhaueureusement que les dirigeants du P.S., et sans doute beaucoup de militants "traditionnels" continuent d'avoir une réaction de condescendance méfiante, sinon de mépris, vis à vis de tous ceux qui ne sont pas blanchis sous le harnais du militantisme, de la discipline de parti, etc.
Beaucoup de ceux-là ne sont pas revenus voter pour les législatives, sinon il y aurait aujourd'hui la cohabitation...
Or, cette adhésion, ce n'était pas une adhésion à notre programme, c'était en majeure partie une adhésion à une personne, ou au projet porté par une personne, à un style, voire à un look. Est-ce pour autant à traiter d'irresponsabilité ou de débilité politique? Continuons sur cette voie d'éternels donneurs de leçons et oui nous serons bientôt dans la position actuelle des Verts. Ou alors, ayons le courage de remettre à plat notre stratégie, notre programme et notre direction (surtout notre direction, issue des organisations trotskystes concurrentes des années 1970 : JCR pour Ségo, OCI contre...)et plus encore que rénover, il faudra construire un outil au service d'un projet socialiste pour aujourd'hui, pour les gens (ça existe) d'aujourd'hui ! (J'insiste, je crois au sens du mot socialiste, je suis certain qu'il est plus actuel et porteur que cet horrible "social-démocrate" qui réfère à tous les compromis des siècles précedents !)
Prendre le temps, pourquoi pas, mais pour quoi faire ? Enterrer, nouer des alliances et des compromis ? Si c'est pour cela, mieux vaut un coup de pied dans la fourmilière !
Cette adhésion, c'était aussi l'adhésion à Ségolène. Que ceux à qui cela déplaît aient au moins l'honnêteté d'en convenir, au lieu de considérer comme "une aventure personnelle en-dehors du Parti"ou de la démagogie tout ce qui s'écarte du bien pensant organisationnellement correct.
Ce n'est qu'avec elle, autour d'elle que nous pouvons construire cette force, quelles que soient ses hésitations ou se lacunes... en la renforçant, en portant le débat dans le Parti, si c'est encore possible, en proposant aussi autre chose ailleurs s'il le faut.
Je suis personnellement d'accord avec la politique de la chaise vide : il faut faire comprendre à certains qu'ils ne sont pas indispensables, qu'on peut "faire sans eux".
Je suis membre du Parti depuis 1974, nous avons vécu bien des crises, mais je crois que celle-ci est vraiment dramatique, car elle montre une véritable cécité devant les désirs et les aspirations de ceux qui devraient être les apporteurs de victoire. Victoire pour eux, pas pour moi, pas pour elle, pas même seulement pour les militants. Sachons être à leurs côtés, comme (je n'ai jamais été maoïste, mais on a ses références) un poisson dans l'eau !
François Thomas-Jousselin
Section de Châtenay-Malabry

[Sylvain]

J'ai oublié aussi de signaler Mr Rebsamen, qui à brillament défendu S.Royal à la tribune, mais qui à voté pour la motion de F.Hollande ( Alors qu'a l'inverse Valls est un peu plus critique vis-à-vis de Ségo et vote contre).

Comme quoi tout n'est pas si simple ... les bons, les méchants ...

[Sylvain]

Un grand nombre de rénovateur, proche de Ségolène, n'ont pas pris part au vote (pas que Montebourg). Pour ma part, je comprend ce choix et sa logique.

Première question : Pourquoi n'y avait-il qu'un texte ? ... obligation administrative ou personne n'a osé proposer une autre motion ?

S'il n'y à qu'un texte : On vote pour ou contre ou on s'abstient (!). Voter contre c'était avaliser la demande d'un Congrès rapide, seule position claire contre ce texte. Cela aurait été une erreur, un congrès rapide, aurait placé les questions de personne en premier lieu, et non pas le fond. De plus le premier sec' élu aurait eut une légitimité moindre : L'accusation de putsch aurait pesé sur ses épaules. Les rénovateurs qui se sont abstenus étaient coincés entre avalisé ce texte et ce calendrier moyen ou défendre une position de Congrès rapide peu satisfaisante.

D'autre part Deux problèmes de ce CN sont à dissocier si on ne veut pas rentrer dans la logique manichéenne et caricaturale dont les médias usent pour décrire ce qui se passe au PS : Le calendrier (la motion) et le vote associée. Les piques anti-Ségo.

Sur le premier point, il est difficile de donner raison à Ségolène (elle avait qu'a affirmer plus clairement ses positions à travers même une autre motion).

Sur le second point, je déplore totalement le fait de rejeter sur Ségolène tous les échecs comment tentent de le faire certains. La Synthèse est autant à l'origine de notre défaite. Cependant :
- Elle n'était pas présente laissant libre cours à ces dérapages,
- Elle nous en a sortie une bien grosse récemment en nous avouant qu'elle ne croyait pas à certaines des propositions de son Pacte.

De quoi alimenter les critiques.

A la limite, je pourrai même la soupçonner d'avoir fait exprès de faire ces deux "erreurs" pour pouvoir aujourd'hui se positionner en victime et cliver le "Parti vs Ségo".

Or il ne faut pas cliver, car les responsabilités sont collectives, et la solution aussi ..

[J-C Ménard]

Commentaire de commentaires.

Drôle de façon de participer au débat en décidant de ne pas aller voter !!! C'est peut-être cela la nouvelle façon de rénover. On est minoritaire et au lieu d'essayer de convaincre on va bouder comme un gosse.
Je suis désolé mais cela n'est pas ce que je conçois d'un individu mature. (Je ne pense à personne en particulier, mais à une attitude politique)
Il est fort possible de défendre ses convictions tout en respectant les autres. C'est bien de dire ce que l'on pense, ça fait du bien. Pour ce qui est de reconstruire la gauche et de gagner pour soulager ceux qui souffrent d'une société de la loi du plus fort, c'est une autre affaire.

Cordialement.

Jean-Claude Ménard

[Alexis Bachelay]

Pour celles et ceux qui s'intérrogent Arnaud Montebourg et la plupart des soutiens de Ségolène Royal ont décidé de ne pas prendre part à ce vote. D'où le "raz de marée" en faveur du texte proposé par François Hollande.

Pour répondre à jean-claude, je me sens largement plus mature et responsable que beaucoup de responsables actuels du PS. Qui à parlé de tentative de Putch ? - Mélenchon. Qui parle de duplicité ? - Bartolone. La liste est encore longue des irresponsables qui prennent le parti socialiste pour une station service sans jamais payer la note.
D'accord pour contribuer à l'unité et au rassemblement. Pas d'accord pour cautionner des mascarades.
IL n'empêche, je suis au Parti socialiste pour y défendre des convictions. Et même si je respecte celle des autres, cela ne m'empêche pas de dire ce que je pense. Je crois que les gens en ont marre de la langue de bois que nous inflige les "responsables" locaux et nationaux. Vive la rénovation !