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Actualité de la rénovation à gauche
4 décembre 2007

Arnaud Montebourg, entretien avec le journal de Saone et loire

Photo_030Cantonales en Saône et Loire, Muncipales, reconstruction du PS, réforme de la carte judiciaire, Arnaud Montebourg répond ce lundi 3 décembre aux questions du Journal de la Saône et Loire.

Journal de Saône-et-Loire : Serez-vous candidat aux cantonales, et, éventuellement, à la présidence du Conseil général ? : « Ma décision n’est pas prise, car je suis dans une hésitation philosophique profonde, comme il en arrive peu dans un parcours public. Il y a d’abord le choix que j’ai fait il y a dix ans de m’en tenir au mandat unique. C’est un principe auquel je tiens, qui fait corps avec le projet de 6ème République que j’ai défendu inlassablement durant ces dix longues années. Cette pratique s’appuyait sur une stratégie de l’exemplarité, avec pour but de convaincre le système politique et la classe politique d’évoluer vers d’autres méthodes de prise de décision dans notre pays.

Arnaud Montebourg

Aujourd’hui, nous savons que la 6ème République n’est pas pour demain et le mandat unique encore moins. Même la commission Balladur ne le propose pas et l’UMP s’apprête à enterrer toute réforme sur le cumul des mandats. Mon adversaire durant la campagne des législatives est d’ailleurs allé jusqu’à me reprocher mon absence de cumul comme un signe prétendu de désintérêt pour la Bresse !

Le deuxième problème en balance, c’est l’intensification des attaques de la droite contre les territoires ruraux avec la fermeture de nos tribunaux, la suppression des gardes médicales de nuit, la reprise du mouvement de fermeture des bureaux de poste, la fin annoncée des sous-préfectures. Ce que la Droite appelle la rupture, c’est la diminution brutale de la protection et des services publics sur nos territoires.

Nicolas Sarkozy a parfaitement résumé la situation lorsqu’il a dit à un président de région socialiste : "je diminue les impôts au plan national pour vous obliger à augmenter les vôtres au plan local !". Il y a là une stratégie à l’oeuvre de coulage financier de nos collectivités locales. Les élus et sympathisants qui me demandent d’entrer dans la bataille électorale plaident pour que nous rassemblions nos forces, que nous augmentions notre puissance de feu pour défendre notre territoire, et que nous luttions à armes égales face à la politique de l’UMP pour faire la démonstration que nos choix peuvent dessiner concrètement une autre France à la fois sociale et moderne, créative et efficace. Vous comprenez donc que mon idéalisme me pousse à tenir bon sur mes principes, mais que mon réalisme m’engage aussi à affronter les graves problèmes qui nous attendent.

Dans l’action publique, on peut périr d’être un romantique impénitent ! Par ailleurs, on ne cesse de me rappeler l’obligation qui m’est faite de dépasser le magistère du verbe et de concrétiser les idées rénovatrices que je porte depuis longtemps, y compris certaines, parfois critiques, sur les Conseils généraux... »

Vous penchez donc clairement du côté de la candidature... : « non, parce qu’il y a un agenda chargé sur le plan national, tant sur la rénovation de la gauche dont je suis l’un des porteurs, dans lequel un immense chantier de reconstruction nous attend, avec au milieu des batailles parlementaires difficiles, dont la réforme des institutions que proposera le président de la République... »

A. M

Sur quels éléments fonderez-vous votre choix ? : « Les dangers d’explosion sociale et la montée des périls attisés par les stratégies de tension mises en oeuvre par Nicolas Sarkozy, nous obligent à combattre la Droite avec les mêmes instruments que ceux qu’elle utilise, y compris en acceptant de concentrer nos pouvoirs locaux et nationaux, mais ils me font également un devoir d’être aussi très présent sur le front parlementaire... »

A. M

Si Christophe Sirugue est élu à Chalon, et si vous n’êtes pas candidat, qui présidera le Département ? : « la question de la présidence du Conseil général ne se posera que lorsque nous aurons la certitude d’une victoire à Chalon. Il vaut mieux ne jamais préjuger des résultats des élections... »

A. M

Quand ferez-vous connaître votre décision ? : « Je lance dans vos colonnes un appel aux citoyens de ma circonscription pour qu’ils me disent ce qu’ils feraient à ma place sur mon site internet arnaudmontebourg.fr. Au vu de ce débat public, je pense pouvoir être en mesure d’annoncer ma décision positive ou négative aux alentours de Noël... »

A. M

Les discussions, notamment dans le Chalonnais, ont été âpres entre vous et Christophe Sirugue pour désigner les candidats socialistes... : « il y a entre Christophe Sirugue et moi un accord en cas de décision positive de ma part, pour mener campagne ensemble, l’un portant le bilan, l’autre portant les projets. Dans ce cadre là, les désaccords qui pouvaient exister dans le département ont été harmonieusement réglés. Je me rendrai d’ailleurs, sur la suggestion de Christophe Sirugue, à Mâcon le 14 décembre, pour rencontrer les conseillers généraux de la majorité... »

A. M

Quelles villes espérez-vous gagner, et lesquelles craignez-vous de perdre lors des municipales ? : « je n’aime pas faire des pronostics, mais il me semble que Chalon et Mâcon, en raison des résultats politiques des élections présidentielle et législatives, peuvent basculer. Nous avons des équipes unies, solides et créatives autour de Christophe Sirugue et de Pierre Martinerie. »

A. M

Comment reconstruire un Parti Socialiste crédible pour l’alternance ? : « deux révolutions sont nécessaires : il doit à la fois se rassembler, s’unir, solder ses vieilles querelles, et muter, se transformer, ce qui suppose un changement inéluctable de l’équipe dirigeante... »

A. M

Serez-vous candidat au poste de premier secrétaire ? : « je ne suis, en l’état, candidat à rien. En revanche, les rénovateurs que je conduis s’efforcent partout de pousser vers la naissance d’un nouveau Parti Socialiste. Je m’investirai là où l’on considérera que je serai le plus utile... »

A. M

Vous avez accusé Rachida Dati d’être « aussi stupide que sa réforme » et demandé sa démission. Vous maintenez ? : « toutes les provinces françaises sont entrées en révolution contre sa réforme, non parce qu’elles défendraient des intérêts qui ne le méritent pas, mais parce que la Droite fait payer la facture du sarkozysme aux territoires ruraux et aux petites villes. Elle le fait de façon brutale, sans aucune considération du terrain, aucune connaissance des territoires, aucune humanité à l’égard de ceux dont elle coupe la tête. Les grèves de la faim, les manifestations se multiplient et je comprends que Mme Dati préfère aller se faire élire confortablement dans les quartiers chics de Paris où elle ne craindra pas la colère du peuple. Elle n’a qu’une chose utile à faire dans l’intérêt général, c’est de présenter sa démission. La bataille contre la réforme de la carte judiciaire ne fait que commencer. Nous allons multiplier les recours, il y aura une bataille juridique et nous enregistrerons des victoires. »

A. M

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Commentaires
A
Membre fondateur de la convention pour la 6ème république, j'ai toujours été un militant du non-cumul des mandats. Il me semble qu'il y a en France une spécificité à revoir.<br /> Cependant, il me semble qu'il y a un problème entre les objectifs et les moyens.<br /> L'objectif, c 'est bien d'obtenir une loi plus stricte sur le non-cumul, comme celles déjà votées dans le passé.<br /> Ceci dit, je crois qu'il faut distinguer les mandats nationaux et locaux d'une part et les responsabilités exécutives ou d'opposition d'autre part. On ne peut pas demander à un conseiller municipal d'opposition de s'appliquer le mandat unique !!! Par contre un maire dans une ville de plus de 50000 habitants, cela devrait aller de soi.<br /> Ensuite sur les moyens pour parvenir à cela.<br /> Arnaud Montebourg a pensé qu'il pourrait par son exemplarité personnelle, il a fait deux mandats uniques de parlementaire, faire évoluer les mentalités.<br /> Il a surtout constaté qu'il était bien isolé et que les électeurs ne lui en sont pas forcèment reconnaissants dans sa circonscription...<br /> En réalité, si tous les partisans du non-cumul, et qui se l'applique pour eux seuls, sont battus au suffrage universel, il ne va pas rester grand monde pour voter une loi sur le non-cumul...<br /> C'est la quadrature du cercle.<br /> Je crois que l'on doit continuer à militer contre le non-cumul. Mais que la réalité nous rappelle que la loi doit être la même pour tous sinon les règles du jeu sont faussées.
L
Alors signez la pétition : http://oeuvrer.org<br /> <br /> Il me semble pas avoir encore vu celle d'Arnaud Montebourg, mais je ne doute pas qu'il va très vite rejoindre le mouvement.
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