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Actualité de la rénovation à gauche
25 octobre 2006

Ségolène Royal, loin de sa tradition familiale

Par Marie-Astrid Roy, sa biographie

Cet article a été rédigé par un reporter d'AgoraVox, le journal média citoyen qui vous donne la parole.

Modernité, renouveau et femme politique... Ségolène Royal est loin d'être conservatrice. De son origine familiale plutôt traditionnelle, à la femme de son temps qu'elle incarne, le contraste est flagrant. Portrait d'une progressiste.

La tradition, ce n'est pas pour elle. Au contraire, Ségolène Royal, la présidente de région Poitou-Charentes et députée des Deux-Sèvres, cherche plutôt à la dépasser. Son moyen : le pouvoir politique.

Issue d'une famille de militaire de stricte obédience catholique, la jeune Marie-Ségolène, quatrième d'une lignée de huit enfants, se révolte contre sa famille et contre le destin qui semble réservé aux femmes : mère au foyer. Et elle n'y va pas de main-morte pour revendiquer ses droits. En 1978, alors âgée de vingt-cinq ans, elle assigne son père en Justice car celui-ci refuse de payer ses études universitaires. Après plusieurs années, elle obtiendra gain de cause.

A l'opposé de l'image familiale traditionnelle, elle n'est pas mariée et vit en concubinage avec son compagnon François Hollande, qu'elle a rencontré à l'Ecole nationale d'administration (ENA). Un peu chantre de la famille quand même, elle pose dans Paris-Match avec ses quatre enfants... mais sans son compagnon.

Loin d'être mère au foyer, Ségolène Royal est aujourd'hui candidate à l'investiture socialiste pour l'élection présidentielle de 2007. Ainsi, elle n'hésite pas à piquer la vedette à son compagnon, le père de ses enfants, le premier secrétaire du PS. Une femme présidente : voilà le renouveau qu'elle veut incarner.

En effet, la politique, rien de tel pour faire évoluer la société sur le concept de ses idées modernes. Ses réformes en sont la preuve. Toutes, ou presque, révèlent un esprit progressiste.

Alors ministre déléguée à l'Enseignement scolaire - de juin 1997 à mars 2000 - sous le gouvernement Jospin, elle rend disponible gratuitement la pilule du lendemain dans les lycées.

C'est comme ministre déléguée à la Famille et à l'Enfance - de mars 2000 à mars 2001 - qu'elle se fit connaître du plus grand public. Depuis sa réforme de la loi sur l'autorité parentale, la tradition « un père, une mère, une autorité » est abolie. Désormais, une famille monoparentale peut déléguer l'autorité parentale à un tiers. Et, grande nouveauté pour les couples homosexuels, ils acquièrent la possibilité d'assumer ensemble tout ou partie de l'autorité parentale.

Ça continue. Les mœurs évoluent, elle suit. Parfois avec un peu de réticence quand même. Contrairement au programme socialiste pour la présidentielle 2007, Ségolène Royal a émis plusieurs réserves sur le mariage homosexuel. « Je me suis toujours refusée à instrumentaliser les questions de société pour faire "dans le coup". Je préfère le mot union à celui de mariage pour ne pas bousculer les repères traditionnels, la famille, c'est un père et une mère », déclare t-elle. Néanmoins, lors d'un entretien paru dans le magazine gay Têtu, elle change de position. Elle affirme qu'elle appliquera le programme socialiste dans son ensemble. En cas de victoire, elle promet ainsi la mise en place du mariage des couples de même sexe et leur droit d'adoption. Opportunisme politique ?

Moderne, oui. Mais jusqu'où ? Attention, les origines reviennent au galop. Sa stricte éducation en tout cas. Victime d'un entartrage en juin 2006 à La Rochelle, telle une bonne mère de famille, Ségolène Royal a déposé une plainte à « visée éducative » selon elle. Rien de tel qu'une bonne punition !

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